Sunday 30 October 2016

Lecture fin de lOccident naissance du monde de Hervé Kempf


Energie et developpement - couverture de fin de l'Occident, naissance du monde de Hervé Kempf
Chroniqueur le lundi dans le Monde et sur Reporterre.net le reste de la semaine, Hervé Kempf est un de ceux qui parviennent à faire entrer dans le débat public des idées qui sous la plume d'un autre auraient été jugées trop radicales ou trop idéalistes pour être seulement discutables.

Son dernier livre : "fin de l'Occident, naissance du monde", publié en janvier 2013 chez Seuil, lui permet de remplir une nouvelle fois cette mission, sans excès de zèle.

Récit de l'essor et de l'affaissement de l'Occident


La première partie du livre est une relecture de l'histoire de l'humanité qui met en évidence l'extraordinaire essor de l'Europe au XVIIIe siècle après des millénaires pendant lesquels les conditions de vie avaient été globalement comparables en tout point de la planète. L'avance acquise par l'Occident, explique M. Kempf, n'est qu'un phénomène transitoire, elle n'a été possible que grâce au recours massif aux énergies fossiles, et il est dans l'ordre des choses que les régions qui ont été un temps distancées rattrapent peu à peu leur retard.
Le problème, c'est que nous sommes désormais trop nombreux et trop gourmands : la Terre ne peut pas offrir un mode de vie à l'occidentale à 9 milliards d'êtres humains. Dès lors, il existe deux possibilités :
  • Soit les pays industrialisés tentent de contrecarrer le développement du reste du monde pour continuer à disposer des ressources nécessaires à leurs excès, et dans ce cas le conflit est inévitable. M. Kempf prête ce dessein à "l'oligarchie" et aux partis de droite avec lesquels elle a partie liée.
  • Soit ils acceptent de renoncer à une partie de leur consommation pour que le niveau de vie des autres pays puissent s'élever. Logiquement, il s'agit de la mission historique de la gauche.
On pourrait faire remarquer à l'auteur que "le reste du monde" ne se limite pas à la Chine et que pour de nombreux pays la convergence qu'il prédit est loin d'être acquise. On pourrait également lui reprocher de ne pas s’arrêter sur les rattrapages qui ont déjà eu lieu (l'Europe rattrapant les États-Unis dans les années 50-60, le Japon rattrapant les précédents dans les années 80...) et qui ont plutôt  signifié la victoire du rattrapé que sa chute. Mais en somme M. Kempf réussit une synthèse limpide à l'intersection de Paul Bairoch, Kenneth Pomeranz et des époux Meadows. On sort de cette première partie convaincu...
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