Monday, 7 November 2016
7 choses que vous devez savoir sur le gaz de schiste
Qu'est-ce que le gaz de schiste ? Est-ce nouveau ? Est-ce que le gaz de schiste a fait baisser le prix de l'énergie aux États-Unis ? Quelle est la quantité d'hydrocarbures non-conventionnels récupérable en Europe ? L'exploitation du gaz de schiste est-elle vraiment interdite en France ?
Même après la validation par le Conseil Constitutionnel de la "loi Jacob" du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, le gaz de schiste reste un sujet de débat politique et médiatique. Pour vous y retrouver au milieu d'affirmations souvent contradictoires de pros et des antis, je vous propose un petit aide mémoire en 7 points.
1. Le gaz de schiste n'est qu'un gaz non conventionnel parmi d'autres
"Gaz de schiste" est un abus de langage pour désigner du gaz de roche-mère, c'est-à-dire du méthane qui est resté enfermé dans la roche où il s'est formé - contrairement au gaz conventionnel qui après s'être formé a migré vers un réservoir.
La catégorie des gaz non-conventionnels comprend aussi le gaz de charbon, emprisonné dans une veine de charbon (ce que l'on appelait autrefois le grisou) et le gaz de roche compacte, qui a migré vers un réservoir celui-ci ayant ensuite perdu sa perméabilité. En anglais, on parle de shale gas (gaz de schiste), coal bed methane (gaz de charbon) et tight gas (gaz de roche compacte).
Le point commun entre ces trois formes : dans tous les cas, la matière contenant le gaz doit être fracturée pour qu'il puisse être récupéré.
Le terme "gaz de schiste" est particulièrement impropre aux Etats-Unis, où le gaz de roche compacte est majoritaire. En Europe, il pourrait être le principal gaz non conventionnel, les autres étant pratiquement absents du continent pour des raisons géologiques et historiques (l'épuisement des mines de charbon).
2. Les hydrocarbures non-conventionnels ne sont pas nouveaux
Figurez-vous que les hydrocarbures de schiste figuraient déjà à l'agenda politique il y a plus d'un siècle... En 1913, lorsque Wiston Churchill, alors premier lord de l'amirauté, fait passer la flotte de guerre anglaise du charbon au pétrole, que répond-t-il aux parlementaires inquiets de voir la Royal Navy dépendante d'une source d'énergie absentes des iles britannique ? Que l'on pourrait extraire deux fois sa consommation des schistes et de l'argile de métropole. C'est dire si l'extraction des hydrocarbures non-conventionnels est une vieille lune...
Si cela n'a pas été fait jusqu'à présent ce n'est pas parce qu'on ne connaissait pas cette ressource ou qu'on ne savait pas comment l'exploiter mais parce que son taux de retour énergétique est très mauvais : de l'ordre de 1 à 5, c'est-à-dire qu'il faut dépenser un baril de pétrole pour en sortir 5 de terre. Pour les hydrocarbures conventionnels ce taux reste en moyenne de 1 à 30 même si il a beaucoup baissé.
Puits de gaz de roche dans le Wyoming (États-Unis) |
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